Critique : After All…

Jaquette d'After AllAprès l’excellent Gikyokuonsou et le sympa Forest of Glass, je désespérais un peu de ne plus voir Sakuraba sur un projet solo, alors que s’empilaient les bandes son banales depuis quelques années. Et puis After All… est arrivé. Prévue au Fantasy Rock Fes en mars, la sortie du disque a été décalée en même temps que le festival à cause des événements que tout le monde connaît. Me voici donc après six mois d’impatience, fébrile, à découvrir cet album que j’attendais tant. Après une première écoute, c’est clair, net et précis : sur After All, Sakuraba s’est fait plaisir. Débarrassé des contraintes inhérentes aux RPG, il a balancé tout le superflu pour se concentrer sur ce qui a toujours été l’essence même de sa musique : le progressif. « Oh oui ! », dis-je, car quand il s’éclate sur ses synthés, l’extase n’est jamais bien loin. Elle me guette, tapie dans l’ombre, menaçant de s’emparer de moi à chaque fois que les solos surgissent, orgasmiques, tantôt fluides et planants, tantôt nerveux et enlevés.

Mis à part trois interludes au piano assez courts, la totalité de l’album regorge de ces sons de clavier(s) si caractéristiques de l’artiste. En gros, ce n’est ni plus ni moins que Sakuraba qui fait du Sakuraba, avec des modulations, des sons et des rythmes qu’on finit par connaître par cœur, à force. Mais qu’importe. Prenez « The way », par exemple. Je ne sais pas dans quelle optique elle a été composée, mais portée par ses enchaînements énergiques successifs, elle aurait sa place au panthéon des meilleurs battle themes si elle faisait partie d’un jeu. Il y a aussi « Shade inside gropping », dont l’ambiance crépusculaire vous transporte dans un monde où tout semble s’écrouler sous vos pieds (mon pêché mignon : de 1’01 à 1’50). Mais dans ce cas, pourquoi pas l’appréciation « Excellent » (je sais que vous avez déjà regardé) ? Peut-être car quelques pistes sont un peu vides (« Lie »), parfois lourdes (« Try again »). Sûrement, aussi, car cet album est finalement sans véritables surprises. La recette est bonne, mais il manque un zeste de génie pour rendre le tout délicieux. Mais à la lumière des derniers travaux en demi-teinte de ce virtuose des claviers, il serait assez malvenu d’être trop tatillon.

Avis : Très bon

Coups de cœur :

  • Stand Still
  • Shade inside gropping
  • The way

 

After All… Album solo de Motoi Sakuraba.
Dates de sortie : 17 septembre 2011 / 19 octobre 2011
Prix : 2300 yens
Référence : SNS-2003
Composition & arrangements : Motoi Sakuraba