Critique : Piano Opera Final Fantasy I/II/III

Redécouvrir tous les premiers Final Fantasy par le piano, quelle belle promesse faite par Nobuo Uematsu et Hiroyuki Nakayama en cette année de 25e anniversaire de la série. Il suffit d’écouter les premières notes du « Prelude », forcément placé en ouverture, pour être pris dans la magie des mélodies simples des trois épisodes fondateurs.

La sélection des morceaux n’est pas forcément originale et l’on retrouve nécessairement les thèmes principaux des trois jeux, mais l’ensemble est cohérent et efficace. C’est que Nakayama, aussi bon arrangeur que pianiste, a réussi à se détacher juste ce qu’il faut des pistes originales pour qu’elles soient plus longues et, surtout, plus narratives. « Matoya’s Cave », pour ne citer qu’elle, débute par quelques notes pesantes qui s’allègent lentement, la mélodie se glissant délicatement avant de soudain s’envoler, s’adoucir de nouveau, puis reprendre avec une élégance folle… Des modulations toujours bienvenues, aussi prévisibles soient-elles parfois, permettent de ne jamais se lasser. La première piste dévoilée, « The Rebel Army » de FFII, reste exemplaire en ce sens.

Poursuivre la lecture

Critique : Shadow of the Colossus Original Soundtrack

Certains créateurs se soucient peu de la musique qui viendra accompagner leur jeu. D’autres, au contraire, voient dans celle-ci, et même dans le son en général, un moyen supplémentaire de renforcer leur message. C’est normal : c’est ainsi qu’il existe des œuvres banales, aux intentions limitées, et des œuvres magistrales, mémorables par leur puissance.

Avec Shadow of the Colossus, Fumito Ueda a voulu créer un jeu indépendant de tout genre, motivé uniquement par les sensations qu’il procure. Ces sensations sont celles d’un héros naïf, parti terrasser seize redoutables colosses pour tenter de redonner vie à une jeune fille dont on ne sait si elle est morte ou simplement inconsciente, et si elle est l’amour de sa vie ou, peut-être, une simple sœur. Shadow of the Colossus est bien cela : une œuvre aux contours flous que le joueur remplit de son imagination et de son propre ressenti. C’est seulement lorsque la tension éclate, face à chacun des colosses, que surgit la musique symphonique somptueuse de Kow Otani.

Poursuivre la lecture

Critique : Tales Of Series Battle Arrange Tracks 2

Ce disque était-il une commande pour Motoi Sakuraba ? C’est la question qui vient à l’esprit à l’écoute cet album arrangé qui exploite de manière paresseuse et poussive le filon Tales of.

La déception est d’autant plus grande que le précédent opus était très réussi et figurait parmi les meilleures choses produites par Sakuraba pour la série de Namco, un album sur lequel les déchaînements de synthés jouissifs se succédaient à des moments plus planants et des ambiances jazzy. Poursuivre la lecture

Critique : Final Fantasy XIII-2 Original Soundtrack

Etre en charge des musiques d’un Final Fantasy n’est jamais chose aisée. Une contradiction oppose en effet la volonté d’évolution constante de la série et les attentes (trop ?) élevées des fans, qui ont pour le coup un peu vite estampillé la BO « J-Pop » – à tort.

De par son statut particulier, XIII-2 jouait déjà sur un terrain miné avant même que le(s) compositeur(s) ne soi(en)t annoncé(s). Sur le papier, marier les styles de Hamauzu, Suzuki et Mizuta semblait improbable ; dans les faits, le résultat force le respect. Il y a tout d’abord Hamauzu, dont les quelques compositions font, sans surprise, écho à l’excellence électro-acoustique des meilleurs moments de XIII ; « Eternal Fight », avec sa construction progressive et ses nappes de cordes, est un bel exemple. Mais c’est vers les deux autres qu’il faut aller chercher la réelle nouveauté, et on peut se demander s’ils se sont fixé une limite. Il est probable que non. De Final Fantasy, on ne retrouve que le thème des Chocobos. Le reste est un concentré d’audace sans compromis pour les fans, sans frontières musicales, à tel point que tous les genres y passent. Pêle-mêle : l’électro brut, le heavy metal, le jazz, le rap. Du jamais-entendu dans un FF, dites-vous ? Bah, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Mais ce n’est pas tout.

Poursuivre la lecture