Critique : Diablo II Soundtrack

Il n’est pas simple de confectionner une ambiance musicale captivante, qui soit suffisamment prenante tout en restant effacée. Produire une ambiance, c’est accepter que cette musique semble naturellement suinter des décors de son jeu, qu’elle sache trouver les sons les plus appropriés, non sans rester originale.

Pour que la démarche soit couronnée de succès, le compositeur doit alors reposer avant tout sur la qualité propre de son style… trouver les meilleurs instruments et savoir les associer. Matt Uelmen a ainsi su donner aux deux premiers Diablo un souffle primordial unique, battu, sali, raclé par des grondements souterrains, des râles surnaturels, les palpitations inquiétantes d’un air vicié… À l’époque du premier Diablo, Blizzard n’avait pas publié de bande originale, laissant les joueurs apprécier les musiques d’Uelmen dans les champs et les donjons pour lesquels elles avaient été conçues. La plus mémorable restera le thème de Tristram, sans doute l’incarnation musicale de l’esprit de Diablo. L’erreur a été corrigée pour le deuxième volet de la série, dont la bande originale était proposée dans l’édition collector du jeu. Elle est désormais disponible sur iTunes.

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Critique : Black Ocean

Jaquette de Black Ocean

Le groupe Imeruat nous livre enfin son premier album Black Ocean après un single des plus enthousiasmants ! Épaulé par son fidèle entourage (Mitsuto Suzuki, Toru Tabei etc.), Masashi Hamauzu plonge rapidement ses habitués en terrain connu car la patte du compositeur est présente avec plus de radicalité encore que dans ses précédents travaux. Ce ne sont pas l’hypnotisante « Left » et ses nombreux bruitages téléphoniques ou le beat très électronique et l’ambiance feutrée et progressive de « Black Ocean » qui me feront mentir ! En dehors de ces expérimentations, on retrouve également l’amour de Hamauzu pour les cordes et le piano, un amour on ne peut plus communicatif lorsque les grandioses « Giant » et « Imeruat » se font entendre !

Mais Imeruat, c’est avant tout une vision moderne de la musique aïnoue. Cette dimension-là est insufflée par Mina, descendante de ce peuple, qui, en plus de sa voix, parsème le disque de ses interprétations de tonkori et mukkuri. Une touche dépaysante pour nos oreilles d’Européens mais qui se laisse apprivoiser avec grand plaisir. Qu’elle soit enfantine sur la balade « Morning Plate », fragile sur « Little Me » ou qu’elle adopte un ton plus traditionnel sur « 6Muk » ou l’entrainante « Battaki », Mina arrive brillamment à adapter sa voix douce sur les différents styles composés par son acolyte. Nage-t-on alors en plein bonheur ? Cela serait oublier que cette immersion se voit malheureusement écourtée plusieurs fois par la faible durée de certaines pistes et leur nombre relativement peu élevé. L’auditeur affamé restera donc sur sa faim mais y trouvera en compensation un album aux couleurs variées et souvent lumineuses, contrairement à ce que pouvait augurer le titre.

Le raffinement et la diversité de Final Fantasy XIII, l’humeur joviale de SaGa Frontier II, l’étrangeté expérimentale de Unlimited SaGaBlack Ocean, c’est un peu tout ça à la fois. Mélangé à la saveur aïnoue qu’apporte Mina, on ne peut refuser cette invitation dans l’imaginaire du duo qui, libéré de la contrainte de l’image, réussit à imposer son propre paysage : un océan musical enivrant et constamment renouvelé qu’on ne se lasse pas de parcourir. Jusqu’à la fin du monde.

Avis : Très bon

Coups de cœur :

  • Morning Plate
  • Imeruat (remastering version)
  • Battaki

IMERUAT – Black Ocean
Premier album du duo IMERUAT.

Date de sortie : 29 juin 2012
Prix : 15 euros
Référence : WAYO-001 (publié par Wayô Records)

Composition : Masashi Hamauzu
Arrangements : Masashi Hamauzu, Toru Tabei, Mitsuto Suzuki
Interprétation : Masashi Hamauzu (piano), Mina (chant, tonkori, mukkuri), Toru Tabei (guitare), Mitsuto Suzuki (synthétiseurs), Ippiqui Takemoto (percussions), Hijiri Kuwano (violon)

Acheter le disque sur le Wayô Shop

Critique : Final Fantasy XIII-2 Original Soundtrack Plus

Avec une bande originale aussi explosive que celle de Final Fantasy XIII-2, l’annonce d’un cinquième disque ne pouvait être que réjouissante. Les versions Plus sorties pour les précédents épisodes avaient toujours un certain intérêt, que ce soit pour combler les manques dans le cas de FFIX ou pour nous guider dans les coulisses de la composition dans le cas du XIII.

Mais pour XIII-2, c’est bien la première fois qu’une OST Plus semble aussi opportuniste de la part de Square Enix. Difficile d’être intéressé, même pas par la vertu documentaire, des prototypes ou prises alternatives figurant sur cet album : par exemple, on écoute « Travelogue » une fois pour la curiosité, avant de revenir à la vraie « Historia Crux » magnifiée par ORIGA. Exceptions notables : l’excellente première version du thème de Noel par Naoshi Mizuta, déjà extrêmement aboutie, et le prototype daté du 25 juillet 2011 de « Local Cosmos » par Mitsuto Suzuki. Ce dernier n’est autre que le thème de Néo-Bodhum, dans le merveilleux style électronique et cosmique du compositeur.

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Critique : Valkyrie Profile OST + Arrange album

Tri Ace est une boîte que j’admire beaucoup. Leurs jeux touchent mon petit cœur de gamer en plein dans le mille. Je me rappelle des premières images et vidéos que j’ai pu voir de Valkyrie Profile à l’époque : un vrai électrochoc, plus fort encore que Secret of Evermore et Final Fantasy VII. Avec un ami proche, nous avions fini par acheter le jeu à deux, lycéens sans le sou que nous étions. C’est via cette pépite de RPG japonais que j’ai découvert Motoi Sakuraba, qui trône aujourd’hui encore tout en haut de mes artistes favoris.

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