Critique : Assassin’s Creed Brotherhood

Critique de Julien

Fiche de l’album

Pistes coup de cœur :

  • Villa Under Attack
  • City of Rome
  • VR Room
  • Emporté par les plus beaux moments d’Assassin’s Creed II, j’espérais retrouver une diversité et un dépaysement tout aussi réussis sur la bande originale de cet épisode Brotherhood. Malgré un cadre quasi-similaire, à savoir l’Italie de la Renaissance, le compositeur Jesper Kyd a jugé bon de ne pas livrer une BO dans le même ton que celle de son aînée. Une volonté appuyée par une intrigue plus sombre qu’auparavant, et qui devait se ressentir au niveau de la partition. Malheureusement, en s’accordant au mieux à l’ambiance du jeu, Kyd a quelque peu perdu en cours de route ce qui faisait le charme de son œuvre précédente, en tout cas à sa simple écoute.

    Dès les premières pistes, un sentiment de menace s’installe et se confirme à mesure que les compositions de Kyd s’enchaînent. Souvent pesante et sombre, la bande originale n’accorde que peu de répit à son auditeur, au point de s’enfermer dans une homogénéité redondante, pour ne pas dire pénible. Cordes graves et stridentes, percussions frénétiques, chœurs oppressants : la recette est ressassée presque d’un bout à l’autre de l’album, parfois avec talent (c’est le cas de « Villa Under Attack »), parfois sans réel éclat de génie. Fort heureusement, le compositeur parvient ponctuellement à proposer des pistes aux ambiances plus reposantes et mystérieuses, qui font office de véritables rayons de soleil au milieu de cet album ombragé. Parmi celles-ci, l’envoûtante « City of Rome » ou l’électronique « VR Room », qui transportent l’auditeur, chacune à leur manière. Quelques musiques de plus dans un registre similaire n’auraient pas été de trop pour contrebalancer le déséquilibre trop écrasant de musiques ambiantes et sombres. Peut-être sur Revelations ?

    Moyen

    Critique : Assassin’s Creed II

    Critique de Clément

    Fiche de l’album

    Pistes coup de cœur :
    Ezio’s Family – Flight Over Venice 1 – Approaching Target 3

    Le premier voyage d’Assassin’s Creed nous emmenait dans la poussière d’un Moyen-Orient médiéval aux côtés du ténébreux Altaïr, pour un résultat musical plutôt mitigé. Le second opus propose une intrigue moins sombre et un héros plus jeune, Ezio, autorisant un enrobage sonore déjà plus agréable ; la noblesse italienne du XVème siècle, c’est quand même autre chose que les bas-fonds de Jérusalem. Malgré tout, Jesper Kyd est resté fidèle au style employé dans le premier épisode, à savoir des mélodies souvent planantes, toujours voilées. Normal, étant donné que le joueur dirige un assassin aux activités auréolées de secret. Mais les instruments se sont adaptés : violons et violoncelles remplacent mizmar et mijwiz ; le piano résonne d’échos glacés ; les chœurs murmurent tandis que la soprano nous guide de sa voix suave. Goûter aux saveurs ésotériques de « Darkness Falls In Florence » tout en escaladant discrètement des toits sur fond de pleine lune est un des plaisirs particulièrement appréciables que procure le jeu. Les enfants, n’essayez pas de reproduire ça à la maison. Les autres non plus d’ailleurs*.

    Ce qu’il manquait au premier AC, c’était un thème principal, un porte-drapeau. AC II corrige le tir de manière magistrale, en proposant plusieurs variations d’un thème repris dans de nombreuses pistes. Que Jesper Kyd soit béni : l’OST regorge de ces mélodies fluides et légères, ballades nocturnes furtives à la fois mélancoliques et mystérieuses. À ce titre, « Ezio’s Family », petit bijou acoustique, fait figure de tête d’affiche. Certains morceaux tendus, notamment les différents « Approaching Target », permettent, eux, d’alterner avec des passages plus sérieux entre deux envolées lyriques. Longue de trente trois pistes (trois fois plus qu’AC !), la bande son est très homogène, tout à fait méditative, extrêmement plaisante. Même si, parfois, des pistes musclées viennent interrompre le rêve éveillé de manière un peu pénible. Ce sont celles illustrant les phases de combats (« *** Combat ») et de poursuite (« *** Escape »), assez banales malgré l’utilisation judicieuse de guitare électrique et de percussions pour donner un effet plus sauvage. Oui, Ezio sait se battre, mais c’est avant tout un poète. Un rêveur.

    Excellent

    * N’essayez pas non plus de vous déplacer dans le métro en poussant les gens d’un revers de main.

    The Elder Scrolls V: Skyrim Original Game Soundtrack

    The Elder Scrolls V OSTAprès avoir signé les musiques de Morrowind et Oblivion, Jeremy Soule renoue une nouvelle fois avec la série Elder Scrolls en composant la bande originale du cinquième épisode, Skyrim. Seul compositeur de l’œuvre, la piste « Skyrim Atmospheres » du dernier disque a cependant été co-composée avec Mark Lampert, un ingénieur du son et sound designer du studio Bethesda.

    The Elder Scrolls V: Skyrim Original Game Soundtrack
    Bande originale de The Elder Scrolls V : Skyrim sur PC, PS3 et 360.

    Date de sortie : 11 novembre 2011
    Prix : 29,99 dollars
    Publié par DirectSong
    Composition et arrangements : Jeremy Soule

    Acheter l’album sur directsong

    Critique : Assassin’s Creed

    Critique de Jérémie

    Fiche de l’album

    Pistes coup de cœur :
    City of Jerusalem, Acre Underworld, Access the Animus

    Sans nul doute, Assassin’s Creed est l’une des meilleures nouvelles franchises de cette génération de consoles. Mais il aura fallu des épisodes qui transcendent le point de naissance de la série pour qu’elle atteigne le prestige qu’on lui connaît désormais. Musicalement, c’est un peu la même chose. Le premier Assassin’s Creed bénéficiait ainsi des compositions de Jesper Kyd, déjà reconnu mais pas forcément très inspiré. L’album de la bande originale navigue ainsi entre certains artifices un peu grossiers et des trouvailles intéressantes. Artifices grossiers dans les instruments qui se sont imposés pour exprimer l’ambiance proche-orientale : oud, buzuq, ney, mizmar et mijwiz, autant de noms exotiques dont les sons étaient finalement très attendus. Il était facile d’illustrer Jérusalem, destination des Croisades, par la rencontre impromptue de chants grégoriens et de flûte orientale, mais le résultat est aussi séduisant que maladroit. Si, dans certains passages calmes, on sent déjà le raffinement que Kyd exprimera pleinement dans les Assassin’s Creed suivants, ce premier épisode illustre avant tout une ambiance poussiéreuse, un temps médiéval lugubre.

    C’est bien dans le côté atmosphérique que la BO prend tout son sens, et la retirer du jeu est évidemment difficile. La plupart des pistes sont graves, rugueuses presque. On notera également quelques passages d’action riches en percussions efficaces dans « Trouble in Jerusalem » et « Danger in Masyaf ». Mais c’est avant tout dans sa facette méditative que le premier Assassin’s Creed trouve sa saveur : « Acre Underworld », qui murmure le désespoir d’une ville blessée, ou « Dunes of Death », sombre paysage dépeint par le piano glacial et la flûte gémissante. À cela s’ajoutent les distorsions électroniques venues de notre époque, le plus souvent imbibées de mystère. Elles accompagnent pleinement la piste sans doute la plus réussie, « Access the Animus », qui se construit sur 9 minutes 30. Parfaite illustration d’un temps intermédiaire, glissé entre deux époques, elle débouche sur un formidable final rempli d’action. En fin de compte, en contemplant l’ensemble de cette bande originale, on regrette surtout que Kyd n’ait pas senti le besoin d’amener un thème principal, qui aurait pu donner une identité plus claire aux musiques. Là, l’ensemble est inégal et souvent peu original.

    Moyen