Critique : NieR: Automata Original Soundtrack

Attendue au tournant : c’est sans doute en ces termes que l’on pouvait le mieux résumer la bande originale de NieR: Automata, si ce n’est le jeu tout entier d’ailleurs. Keiichi Okabe et l’équipe de Monaca avaient eu bien du mal à capitaliser sur la réussite de NieR dans Drakengard 3, dont la musique était d’une bien grande fadeur. Qu’ils se rassurent : avec NieR: Automata, ils sont de retour dans une forme olympique. L’album de la bande originale, comptant trois disques, est sorti tout récemment.

Keiichi Okabe et Keigo Hoashi reprennent leur rôle de compositeurs principaux, et sont accompagnés cette fois-ci de Kuniyuki Takahashi. Le jeu nous transporte encore une fois dans un univers profondément mélancolique : celui d’un futur lointain où la Terre, désertée par les humains, est le vrai-faux champ de bataille des androïdes envoyés par ces derniers contre les robots servant d’armée à des envahisseurs extraterrestres. Pour accompagner les grands moments de cette guerre, la bande originale présente un certain nombre de thèmes d’action grandiloquents, le plus souvent d’inspiration orchestrale et enrichis de chœurs qui ne font qu’en décupler l’intensité, mais qui s’avèrent en fin de compte être les moins intéressants. Certes toujours très bien composés, et avec des reprises mémorables du premier épisode, ils n’ont pourtant pas la beauté et la poésie qui habitent les thèmes d’exploration et des cinématiques ; ceux qu’on entend le plus souvent, et qui restent le plus durablement en tête.

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Critique : Pokémon Sun & Moon: Super Complete Collection

Sorti il y a peu, Pokémon Lune et Soleil a laissé un petit arrière-goût de déception à ceux qui attendaient monts et merveilles d’un gameplay renouvelé, d’un nouvel univers et d’un scénario approfondi. Les îles d’Alola promettaient pourtant un paradis exotique et alléchant, au moins sur le plan de la direction artistique et particulièrement musicale. Les moyens étaient d’ailleurs aussi grands que d’habitude, puisque pas moins de sept personnes ont travaillé à la composition (plus encore sur les arrangements). Des efforts supplémentaires semblent même avoir été fournis par rapport aux autres épisodes, puisqu’on peut noter la présence, hélas mal créditée dans la bande-son officielle, de plusieurs instrumentistes venus égayer de leurs timbres colorés l’orchestre virtuel un brin tristounet de la 3DS. Les auspices semblaient donc nous promettre un voyage musical riche et surprenant comme il a déjà pu l’être dans les précédents épisodes. Et pourtant, difficile de dire que ce fut vraiment le cas.

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Critique : Ori and the Blind Forest

Sorti en mars de l’année dernière sur Xbox One et PC, Ori and the Blind Forest a été une des sensations de l’année 2015. Si son gameplay « Metroidvania » a su impressionner les joueurs par sa remarquable efficacité (ainsi que son étonnante difficulté), c’est avant tout son ambition artistique qui avait frappé tout le monde dès les premières bandes-annonces : décors foisonnants, animations ultra-détaillées… et ambiance sonore d’un lyrisme totalement exacerbé, au premier plan de laquelle se trouvait la musique de Gareth Coker. Il y a quelques semaines, le jeu ressortait dans une édition « définitive » légèrement retravaillée et enrichie ; l’occasion de revenir aujourd’hui sur cette bande son, une musique aussi séduisante par certains aspects… qu’exaspérante par de nombreux autres.

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Critique : Pokémon HeartGold & SoulSilver Music Super Complete

Arrivées chez nous au début des années 2000, les versions Or, Argent et Cristal de Pokémon sur Game Boy Color représentaient déjà, à leur sortie, un travail colossal. La prouesse de faire tenir deux régions dans un jeu permettait d’ores et déjà aux nombreux adeptes des premiers opus de replonger quelques années en arrière en redécouvrant avec plaisir et sous un jour nouveau les lieux et musiques qui les avaient marqués. Dix ans plus tard, sous le nom de Pokémon Version HeartGold & SoulSilver, sortait un remake pour Nintendo DS. Prenant pour parti pris de caresser la corde émotive des plus mélancoliques, tout en revendiquant une forte volonté d’innover sur le plan de la direction artistique, le jeu ne fit pas toujours l’unanimité par rapport à ce dernier choix. On ne pourrait pourtant nier ses grandes qualités musicales, témoignage des diverses époques traversées par les épisodes successifs, qui représente aussi à sa façon certains enjeux esthétiques de son temps.

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