Critique : Assassin’s Creed

Critique de Jérémie

Fiche de l’album

Pistes coup de cœur :
City of Jerusalem, Acre Underworld, Access the Animus

Sans nul doute, Assassin’s Creed est l’une des meilleures nouvelles franchises de cette génération de consoles. Mais il aura fallu des épisodes qui transcendent le point de naissance de la série pour qu’elle atteigne le prestige qu’on lui connaît désormais. Musicalement, c’est un peu la même chose. Le premier Assassin’s Creed bénéficiait ainsi des compositions de Jesper Kyd, déjà reconnu mais pas forcément très inspiré. L’album de la bande originale navigue ainsi entre certains artifices un peu grossiers et des trouvailles intéressantes. Artifices grossiers dans les instruments qui se sont imposés pour exprimer l’ambiance proche-orientale : oud, buzuq, ney, mizmar et mijwiz, autant de noms exotiques dont les sons étaient finalement très attendus. Il était facile d’illustrer Jérusalem, destination des Croisades, par la rencontre impromptue de chants grégoriens et de flûte orientale, mais le résultat est aussi séduisant que maladroit. Si, dans certains passages calmes, on sent déjà le raffinement que Kyd exprimera pleinement dans les Assassin’s Creed suivants, ce premier épisode illustre avant tout une ambiance poussiéreuse, un temps médiéval lugubre.

C’est bien dans le côté atmosphérique que la BO prend tout son sens, et la retirer du jeu est évidemment difficile. La plupart des pistes sont graves, rugueuses presque. On notera également quelques passages d’action riches en percussions efficaces dans « Trouble in Jerusalem » et « Danger in Masyaf ». Mais c’est avant tout dans sa facette méditative que le premier Assassin’s Creed trouve sa saveur : « Acre Underworld », qui murmure le désespoir d’une ville blessée, ou « Dunes of Death », sombre paysage dépeint par le piano glacial et la flûte gémissante. À cela s’ajoutent les distorsions électroniques venues de notre époque, le plus souvent imbibées de mystère. Elles accompagnent pleinement la piste sans doute la plus réussie, « Access the Animus », qui se construit sur 9 minutes 30. Parfaite illustration d’un temps intermédiaire, glissé entre deux époques, elle débouche sur un formidable final rempli d’action. En fin de compte, en contemplant l’ensemble de cette bande originale, on regrette surtout que Kyd n’ait pas senti le besoin d’amener un thème principal, qui aurait pu donner une identité plus claire aux musiques. Là, l’ensemble est inégal et souvent peu original.

Moyen