More SQ

Critique de Clément

Pistes coup de cœur :
Final Fantasy V Main Theme – The Extreme – Searching Friends

Les deux prédécesseurs de l’album, Love SQ et Chill SQ, étaient assez inégaux. En digne successeur, ce More SQ ne déroge pas à la règle. Même si je ne suis pas expert en scène musicale japonaise, j’ai tout de même remarqué la participation de RE:NDZ et Pia-no-jaC. Je sais qu’il faut fuir le premier comme la peste, la techno n’étant pas vraiment ma tasse de thé sur une OST. Le massacre en bonne et due forme du « Prelude » de Final Fantasy ne me fera pas mentir. En revanche, j’aime beaucoup Pia-no-jaC, mais leur reprise de Chrono Trigger ne m’a pas transcendé comme ont pu le faire leurs divers albums solos. Le reste était de la pure découverte, et je ne vous ferai pas l’affront de m’éterniser sur les nombreux arrangements techno et / ou amateurs qui parsèment le CD de manière terne, agressive, voire les deux. Non, je vais plutôt vous parler de ce qui vaut le coup.

Quatre morceaux jazzy, deux au rythme effréné, deux aux accents plus langoureux, ponctuent le disque avec une classe folle. Jabberloop, d’abord, nous propose une version enjouée du main theme de FFV, avec sa trompette et son saxo flamboyants, sa basse inarrêtable ; les courtes pauses avec les thèmes de Gilgamesh et des combats sont malicieuses ! Les Mouse on the Keys nous offrent, eux, un arrangement de « The Extreme » particulièrement raffiné : aux notes de piano angoissantes se mêlent un saxophone fou et des percussions enivrantes. Une ivresse qu’on croirait sortie d’un bar jazz intimiste. « Searching Friends » a quant à lui le droit à un habillage plus aérien, la guitare et les claviers portés par la basse et les cymbales donnant une constante impression d’apesanteur. Enfin, Miyuki Hatakeyama nous attise de sa voix sensuelle, dans une version particulièrement glamour de « Melodies of Life ». Quand le début du XXème siècle frappe à ma porte aussi chaleureusement, c’est à bras ouverts que je l’accueille. Alors, à quand un Jazz SQ ?

Appréciation : Moyen

El Shaddai: Ascension of the Metatron Original Soundtrack

El Shaddai OST - JaquetteEl Shaddai: Ascension of the Metatron est un jeu PlayStation 3 et Xbox 360 au style très conceptuel, réalisé par Takeyasu Sawaki qui avait auparavant travaillé en tant que designer sur Devil May Cry et Okami de Capcom. Pour la bande originale de son jeu, le créateur a fait appel à d’anciens collaborateurs de cette société, Masato Kouda et Kento Hasegawa. Maintenant réunis dans le studio DESIGN WAVE, ces deux compositeurs avaient travaillés sur la série Devil May Cry (le 1 pour Kouda, le 3 pour Hasegawa) notamment. Afin de donner une identité musicale particulière à ce jeu aux visuels singuliers, ils ont opté pour des orchestrations pures et limpides, surtout orientées vers les cordes, le tout accompagné de chœurs qui chantent dans une langue inventée. Mais derrière ce style qui constitue la particularité de la bande originale, on trouve des morceaux d’ambiance dépouillés, accompagnés de quelques touches électroniques, ainsi que des rythmes rock.

Les orchestrations d’El Shaddai sont signées par le studio IMAGINE, qui compte notamment dans ses rangs Shirô Hamaguchi, Hayato Matsuo ou Akifumi Tada. Bien que les enregistrements aient eu lieu au Japon, le premier violon n’est autre que Hiroaki Yura, fondateur de l’orchestre australien Eminence. Les chœurs sont d’ailleurs ceux d’Eminence.

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Bande originale d’El Shaddai: Ascension of the Metatron sur PS3 et Xbox 360.

Date de sortie : 27 avril 2011
Prix : 2800 yens
Référence : SQEX-10244~5 (publié par Square Enix)
Composition : Masato Kouda, Kento Hasegawa
Arrangements : Masato Kouda, Kento Hasegawa, Shirô Hamaguchi, Hayato Matsuo, Akifumi Tada, Kazuhiko Sawaguchi, Keiji Inai

Earthbound Papas – Octave Theory

Octave TheoryLe premier groupe de rock de Nobuo Uematsu, les Black Mages, étant affilié à Square Enix, il n’était pas habilité à jouer des morceaux étrangers à la compagnie. Passé chez Dog Ear Records depuis, Uematsu a eu la liberté de choisir les musiciens qu’il souhaitait et surtout, de s’affranchir de Final Fantasy. C’est ainsi qu’est né le groupe Earthbound Papas, dont voici le premier album, enregistré au studio Ping Pong Pit à Tôkyô*. Si Uematsu se charge des interprétations au synthé et à l’orgue, il s’est aussi entouré d’artistes de renom. Deux ont déjà collaboré avec lui au sein des Black Mages, Michio Okamiya à la guitare et Arata Hanyuda à la batterie. C’est Yoshitaka Hirota (Shadow Hearts) qui officie à la basse, tandis que le jeune Tsutomu Narita se charge de la majorité des arrangements et de quelques interprétations au claviers. Uematsu ayant trouvé son travail d’orchestration fantastique sur Guin Saga, il a fait appel à lui bien qu’il ne soit pas un rockeur à la base. Poursuivre la lecture

Opoona Original Soundtrack

Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Blue Desert Hotel – Matia Mine – The Village Without Memories

Il aura fallu trois ans d’attente pour avoir enfin cette bande originale qui apparaît clairement comme l’une des plus grandes réussites de Basiscape de ces dernières années. Si les choses s’améliorent depuis peu, les collaborateurs de Hitoshi Sakimoto ont souvent tenté de copier leur mentor sans vraiment apporter leurs propres particularités. Opoona était donc un vrai soulagement, le studio s’étant plié en quatre pour offrir à ce jeu des musiques qui collent non seulement à son univers mais l’enrichissent absolument. L’ambiance électronique et planante de la plupart des pistes est magnifiée par l’intervention toujours judicieuse d’instruments acoustiques tels que le violon, le hautbois, la guitare ou la flûte. Dans plus d’un morceau, ces solos surprennent par leur justesse, ne serait-ce que la guitare légère et le violon éblouissant dans «The Village Without Memories» de Noriyuki Kamikura ou le hautbois élégant dans «Blue Desert Hotel» de Masaharu Iwata, arrangé par Mitsuhiro Kaneda.

Il faut dire que tout le monde compose, s’arrange soi-même ou arrange les autres pour un résultat éclectique et maîtrisé du début à la fin. Si les morceaux véritablement mémorables sont peu nombreux et s’il y a quelques passages moins intéressants, Opoona est un de ces albums qu’on écoute entièrement avec plaisir grâce à sa richesse et ses nuances. Et surtout, on n’a pas l’impression d’écouter une n-ième orchestration à la Sakimoto. Seules quelques pistes s’y tiennent, dont le thème principal, mais toujours dans l’esprit malicieux du jeu (il y a même la «Danse du sabre» dans le thème de combat). Si vous avez perdu confiance en Basiscape, cette bande originale mérite réellement d’être écoutée.

Appréciation : Très bon