Critique : Symphonic Fantasies Tokyo

Quand on s’épuise pendant des années à faire comprendre que la musique de jeu vidéo est bel et bien de la musique qui s’écoute et s’apprécie, on est heureux d’accueillir un tel CD. Il suffit de lancer ses morceaux immenses en taille et en nuances pour ouvrir le plus simplement du monde les portes de mondes magiques.

Enregistrement de l’édition japonaise de ce qui était sans doute le plus bouleversant de tous les concerts de musique de jeux jamais réalisés, Symphonic Fantasies Tokyo ne donne jamais à ces orchestrations un simple goût de transposition rapide. Chaque suite a fait l’objet d’un travail d’arrangement aussi audacieux que somptueux, ne perdant jamais les qualités des thèmes d’origine. Au contraire, elles révèlent souvent des mélodies dont on ignorait le potentiel.

Dans le cas de « Final Fantasy », on sait bien qu’il doit être difficile de ne choisir qu’une demi-douzaine de thèmes parmi le répertoire gigantesque de Nobuo Uematsu, mais en évitant d’espérer telle ou telle reprise, on se laisse aisément emporter par la majesté et l’entrain de la suite. L’arrangeur Jonne Valtonen s’est même amusé avec la légende en tranchant littéralement dans « One-Winged Angel » avec le thème des chocobos, preuve s’il en est que Symphonic Fantasies se moque bien des attentes irréfléchies. Poursuivre la lecture