Sekaiju no Meikyû III Super Arrange Version

Etrian Odyssey 3 Super ArrangeAprès plusieurs collaborations fructueuses aux côtés de Norihiko Hibino notamment, le compositeur Yûzô Koshiro a cette fois-ci décidé de faire appel au collectif Basiscape pour réaliser l’album arrangé du troisième épisode de la série Etrian Odyssey. C’est tout naturellement Hitoshi Sakimoto, fondateur de Basiscape, qui a supervisé le projet, Koshiro et lui étant des amis de longue date. Sakimoto a confié la direction de la musique à Noriyuki Kamikura, qui a par la même occasion signé la plupart des arrangements.

Dans mes critiques, j’essaie généralement de ne pas trop m’emporter pour préserver toute ma crédibilité. Je suis désolé, mais dans le cas de cet album, ça ne sera pas possible. Et tenez, je vais commencer fort en affirmant qu’il s’agit là d’un des meilleurs albums arrangés de jeu vidéo jamais produits. L’équipe de Basiscape, dirigée par l’excellent Noriyuki Kamikura, a réussi un coup de maître en restant fidèle à l’esprit des compositions originales de Yûzô Koshiro pour Etrian Odyssey tout en leur insufflant un raffinement absolument exceptionnel dans les arrangements et l’interprétation. Quelques pistes à peine sont en retrait, mais restent de très bonne qualité malgré tout. C’est par exemple le cas du «Labyrinth II» assez ordinaire de Kimihiro Abe malgré un violon virtuose dans la deuxième partie. Bien que guilleret, le deuxième thème de village (piste 7) me semble également un peu déplacé par rapport au reste de l’album. Ce sont là mes seules réserves. Le reste est époustouflant.

Poursuivre la lecture

The 3rd Birthday Original Soundtrack

Critique de Julien

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself – Escape from UB – Brea the Brave

Les bandes originales de la série Parasite Eve se sont toujours inscrites dans un registre très ambiant. Tout en marchant dans les pas de ses aînés, la partition de The 3rd Birthday profite d’une véritable bouffée d’air grâce au style électro-contemplatif de Mitsuto Suzuki. Fidèle à lui-même, son style évasif et lumineux fait mouche à chaque fois et transporte dans des atmosphères tantôt rêveuses avec des pistes comme « Girl in the Dream », tantôt angoissantes, comme le prouvent « Immortality of Time » ou « Wait for the Combustion ». Pour notre plus grand plaisir, le jeune compositeur se montre prolifique et n’hésite pas à élargir son répertoire en réalisant des pistes frénétiques comme la nerveuse « Human seeker -Battle Side- » ou la déroutante « Terminus Zero » et son violon complètement dingue. Plus discret, Sekito signe tout de même quelques pistes très réussies comme les apaisantes « Angel’s Time » et « dayDreamer » ainsi que des passages plus entraînants comme « Time of Insanity » et « Triumph of Wing », dans laquelle se glisse une touche de techno particulièrement exaltante.

La vétérante Yôko Shimomura ne compose quant à elle qu’une petite poignée pistes originales, essentiellement des thèmes de combats furieux et entraînants dont elle seule a le secret ! Que les amoureux de la compositrice se rassurent, une bonne dizaine de reprises du premier Parasite Eve interviendront dans la playlist, reprises au demeurant très réussies (notamment l’excellente « A Piece of Remain ») et partagées entre les trois compositeurs. La très moyenne « Escape from UB » du premier épisode se retrouve d’ailleurs complètement sublimée dans un arrangement électro-épique signé Sekito et Suzuki. Les très cultes « Primal Eyes» et « Theme of Aya » sont quant à elles reprises avec brio par Shimomura elle-même, qui sera également arrangée par Tsutomu Narita de Dog Ear Records sur la longue et nostalgique « The End -Back to the Beginning- », reprenant superbement « Someone calls me…, Someone looks for me… » et le thème principal du tout premier Parasite Eve.

Équilibre savoureux entre musiques planantes, ambiances angoissantes, pistes d’action et reprises des anciens épisodes, l’alliance des trois compositeurs se solde inévitablement par une brillante réussite. L’éclectisme du trio réussit même à rendre très accessible une bande originale pourtant très ambiante. Une belle démonstration de complémentarité et de talent à ne rater sous aucun prétexte !

Appréciation : Excellent

____________________________________________________________________________________________

Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Dive into Myself, Human Seeker -Battle Side-, Terminus Zero

Voici un jeu que l’on pensait acquis à Yôko Shimomura depuis longtemps. Il est vrai que la compositrice a posé sa patte unique avec une dizaine de pistes de grande qualité, notamment des thèmes de combat particulièrement intenses. Ses reprises discrètes des mélodies du premier épisode sont enrobées dans un formidable habillage électronique. Aucune surprise de ce côté-là : Shimomura est maître de son art. Cette certitude acquise, nous pouvons nous jeter corps et âme dans le gros de la bande originale, signé Mitsuto Suzuki. Il était temps qu’il commence à composer pour un jeu ! Après des années de programmation et d’arrangements, le musicien a enfin pu montrer ce dont il était capable dans The 3rd Birthday. L’univers qu’il y démontre est nettement plus intense que celui de ses compositions en solo, qui est lui planant mais peu varié.

On trouve bien des traces agréables de ce style solo dans certaines pistes calmes, telles que la délicate « Angel’s Time », un peu jazzy (composée avec Tsuyoshi Sekito), ou la plus énergique « Arriving Home ». Nul ne peut également échapper à la magie de « Dive into Myself » et de « Cityscapes », où le violon transmet une ambiance formidablement glaçante. Mais Suzuki laisse surtout éclater son talent dans les fantastiques thèmes d’action, chargés autant en violence qu’en désespoir. L’équilibre est parfait entre les effets électroniques et les orchestrations parfois à grand renfort de chœurs sombres. En cela les deux versions de « Human Seeker » et « Terminus Zero » sont absolument excellentes. Tsuyoshi Sekito a assez rapidement contribué à la bande originale mais ses touches sont souvent appréciables, notamment dans « Ray of Hope » et « Triumph of Wing » qui s’enchaînent à merveille avec des rythmes électro exagérés insufflant un petit côté old school sympathique. Au final, nous avons là une bande originale copieuse et de grande qualité, avec quelques passages à vide mais des compositions remarquables pour les compenser !

Appréciation : Très bon

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Kingdom Hearts Birth By Sleep & 358/2 Days OSTDepuis la fin de Kingdom Hearts II sur PlayStation 2, beaucoup de joueurs attendent une suite aux aventures de Sora, mais les développeurs en ont décidé autrement et ont plutôt choisi la voie des spin-off jusqu’à présent. Parmi eux, Birth by Sleep sorti sur PSP, ainsi que 358/2 Days et Re:coded sortis sur DS. Square Enix aura finalement attendu la version Final Mix de Birth by Sleep pour sortir une bande originale/compilation des trois jeux. Bien que l’on y découvre de nouveaux mondes et de nouveaux personnages, l’univers général reste le même. C’est donc sans surprise que l’on retrouve aux bandes son Yôko Shimomura, déjà en charge de tous les épisodes parus jusqu’alors. Tsuyoshi Sekito et Takeharu Ishimoto lui ont prêté main-forte pour certaines pistes de combat de Birth by Sleep, et Ryô Yamazaki a supervisé les musiques de Re:coded. Comme d’habitude dans la série, nous sommes face à une (des) bande(s) son alternant entre douceur simple et énergie incroyable.

Les deux premiers CD sont consacrés à Birth by Sleep et ne sont composés quasi exclusivement que de nouvelles pistes. On trouve quelques reprises comme le fameux « Dearly Beloved » ou encore les thèmes de Terra et Aqua qui sont des parties de « Fate of the Unknown », la musique qui accompagnait la fin secrète de Kingdom Hearts II Final Mix. À la demande de Tetsuya Nomura, Shimomura a également du créer des thèmes différents pour certains boss ; on retrouve ainsi des morceaux mêlant le piano habituel avec des sons plus digitaux. Beaucoup de reprises des deux premiers épisodes pour 358/2 Days, mais on note tout de même un thème original, celui de Xion (qui avait d’ailleurs été repris dans le deuxième Piano Collections de la série). Quant à Re:coded, Shimomura a voulu rendre le joueur nostalgique en reprenant là encore de nombreux thèmes du premier opus, mais aussi en créant certains thèmes évoquant la Super Famicom, via des sons très électroniques.

Critique

Si vous n’avez pas aimé les OST de Kingdom Hearts I et II, passez votre chemin. En revanche, si vous avez le bon goût d’avoir apprécié les suscitées à leur juste valeur, ouvrez grand les oreilles car il y a de quoi faire sur les trois disques. Le premier, consacré à BbS, s’ouvre sur la version de « Dearly Beloved » la plus pure que l’on ait jamais entendue. Un vrai régal qui donne le ton. Si « Daydream upon Neverland » et son alter-ego « Neverland’s Scherzo » sont superbes de légèreté, grâce au violon virevoltant, les autres pistes d’exploration sont au mieux très bonnes, au pire énervantes (« Mickey Mouse March »…). Écoutez d’urgence « Ventus » et « Aqua », ou « Terra » et « Unforgettable » pour la beauté tantôt glaçante, tantôt entraînante de leur violon (encore lui) ; ou les différents thèmes de combats comme « Unbreakable Chains », « Rage Awakaned » ou « Dismiss ». OK, ça ne change pas trop de ce qu’on entend dans les autres KH, mais clairement : on s’en fout. Oui, car c’est toujours aussi bon dans le jeu comme en dehors.

La suite est beaucoup moins dense car composée en majorité de pistes provenant des opus DS, dont la qualité sonore est en deçà de celle de la PSP. Mais ça ne veut pas dire que c’est mauvais, loin de là ! Sachez par exemple que les musiques de 358/2 Days sont toutes réussies, notamment les thèmes de combats de fin, « Vector to the Heavens » et « Another Side -Battle Ver.- », qui sont absolument jouissifs. Quant aux pistes de Re:coded, elles sont vraiment rigolotes et même parfois épiques (« No More Bugs!! ») mais le son trop 8-bit de me plaît pas plus que ça. Histoire de finir sur une bonne note, Shimomura nous a sorti un feu d’artifices d’énergie pour les sept pistes de BbS Final Mix. Hé, quand même : « Dark Impetus », c’est une petite folie, non ? Lorsqu’ils sont à l’œuvre sur cette série, la grâce et le talent de la compositrice réveillent en moi toujours autant de tristesse, de joie, de hargne et de folie. Alors : merci mille fois madame Shimomura, merci.

Clément


Avis : Excellent

Coups de cœur :

  • Ventus
  • Unbreakable Chains
  • Dark Impetus

Kingdom Hearts Birth by Sleep & 358/2 Days Original Soundtrack

Bande originale de Kingdom Hearts Birth by Sleep, Kingdom Hearts 358/2 Days et Kingdom Hearts Re:coded sur PSP et DS.
Date de sortie : 2 février 2011
Prix : 3800 yens
Référence : SQEX-10213~5 (publié par Square Enix)

Composition : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto
Arrangements : Yôko Shimomura, Tsuyoshi Sekito, Takeharu Ishimoto, Kaoru Wada, Hirosato Noda, Keiji Kawamori

Commander le disque chez Play-Asia

Last Ranker Original Soundtrack

Critique de Jérémie

Pistes coup de cœur :
Born to Survive, The Evinos, Be the LAST RANKER -Battle ver.-

Il existe des projets dont on sent qu’ils ont beaucoup inspiré leurs créateurs. Si je dis cela, c’est parce que cela concerne sans conteste Last Ranker. Yôko Shimomura n’a pas hésité à rattraper le temps perdu avec Capcom en réalisant une bande originale immensément puissante, qui se range sans rougir aux côtés de ses précédentes merveilles. C’est presque triste à dire, mais une partie du succès de ce double album vient de la présence presque constante d’orchestrations réelles (pour lesquelles on peut remercier Hironori Osone) et d’instruments acoustiques qui, mêlés à des rythmes plus énergiques, donnent une saveur unique aux musiques. Il plane sur les thèmes de Last Ranker une tonalité nostalgique voire fataliste d’où émerge de formidables élans de détermination. Parmi eux, les thèmes de combat chantés tels que « Born to Survive » sont certainement les plus spectaculaires, sans compter la non moins impressionnante « Be the LAST RANKER » dans sa robe belliqueuse, apothéose certaine de la bande originale.

On peut regretter la présence un peu trop récurrente de certains motifs, en particulier dans lesdits thèmes de combat, mais ils sont tellement formidables qu’on a plaisir à les retrouver. De plus, la bande originale est parcourue par différentes émotions. Avant d’amorcer les pistes grandioses du dénouement, on peut ainsi savourer les ambiances voilées ou tristes du début du CD2. Des notes paisibles de violoncelle ou de piano remplacent alors les chœurs et les cordes dramatiques. Sur le CD1, Shimomura retrouve ses hautbois et violons favoris dans « What Awaits in the Deep Forest », nouvelle preuve que la forêt peut inspirer des bijoux. On trouve ailleurs des originalités admirables comme « The Evinos » aux chœurs incompréhensibles ou « La Valse Noire », dont le nom décrit parfaitement le morceau. Grâce à cette palette d’atmosphères contrastées mais au son pourtant si uni, Last Ranker restera sans conteste l’une des œuvres maîtresses de Yôko Shimomura, consistante dans son excellence et maîtrisée de bout en bout.

Appréciation : Excellent

____________________________________________________________________________________________

Critique de Clément

Pistes coup de cœur :
Born to Survive – This Journey without End – Glorious Fights We Call « Life »

Last Ranker ne m’intéressait guère jusqu’à ce que Capcom annonce que Yôko Shimomura serait à la bande son (joie) et que tout serait orchestré (JOIE). Le thème principal met tout de suite dans le bain : l’orchestration donne au son une profondeur et une pureté incroyables, et les choeurs instaurent une ambiance mystique envoûtante. Les pistes défilent et tout va bien, on sent la patte de la compositrice sur chacune d’entre elles, de la flûte calme de « A Breeze Blowing Towards Tomorrow » à l’énergie virevoltante de « Stand on The Earth ». Et puis, premier choc : « Born to Survive », un thème de combat chanté par Joelle Strother. Waoh, du Shimomura chanté en combat, je n’en rêvais même pas, et elle l’a fait ! Je continue mon écoute et, après plusieurs morceaux tout à fait typiques de la compositrice, j’arrive à la piste 21, « This Journey without End » : je frissonne, j’exulte, je n’en reviens pas. Comment un thème de combat peut-il être aussi puissant ? Aussi explosif ? Le contraste entre la nervosité de la guitare électrique et la douceur du violon puis la reprise à 1’35 sont juste jouissifs. Mémorable.

A demi-mort et encore sous le choc, voilà que j’entends la voix de Joelle Strother qui revient alors que « Glorious Fights We Call «Life» » se lance. Quoi, comment ? Un autre thème de combat chanté ? Cette fois, c’est fini. Je pleure littéralement de bonheur. Enchaîner deux thèmes aussi puissants et forts en émotions, c’est l’indécence totale. Incroyable. Shimomura, avec l’aide de Strother et de l’orchestre, pousse encore plus loin l’énergie de ses thèmes de combat, et le résultat surpasse tout ce qu’elle a pu faire jusqu’alors. Après cette paire de baffes, difficile de continuer l’écoute lucidement. Heureusement, le CD 2 démarre de manière très calme et propose des thèmes superbes de simplicité. L’élégance des musiques douces de Shimomura est ici sublimée par les instruments tels que le violoncelle, le violon ou le piano. Après les deux versions de « Crudelis et Magnificus » et leur chœurs majestueux, je prends une dernière claque avec « Be the LAST RANKER -Battle Ver.- » qui est un mix entre deux thèmes de combat déjà entendus. Qui eut cru que Last Ranker serait un must-have absolu de la discographie de la compositrice ? Pas moi, mais je suis bien content d’avoir rectifié le tir.

Appréciation : Excellent