Critique : Final Fantasy VI Original Sound Version

Jeu culte de la Super Nintendo et œuvre majeure du jeu de rôle japonais, Final Fantasy VI fit basculer la série de Square dans une dimension narrative plus riche et plus profonde que ses aînés. À l’image de son introduction présentée sous forme de générique, ce volet amorça une tendance cinématographique que les épisodes suivants approfondirent à leur tour de manière encore plus spectaculaire, les avancées technologiques aidant. Ce changement de taille n’est d’ailleurs pas le seul qu’a apporté cet épisode puisque pour la première fois, un Final Fantasy s’émancipait des univers médiévaux de ses débuts pour puiser son inspiration dans l’époque victorienne.

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Critique : Journey Original Soundtrack

Critique de Clément

Fiche de l’album

Pistes coup de cœur :
The Road of Trials – Atonement – Apotheosis

Le vent souffle sur le sable scintillant de ce désert aride. Tout est calme. Sous le soleil brûlant, je me réveille. Qui suis-je ? Je n’ai aucun souvenir, aucun indice. Autour de moi, les dunes et le sable, quelques ruines. Quel est cet endroit ? Je ne me souviens pas y être déjà venu et pourtant, il me semble familier. Qu’importe, avançons. Oh, ma cape ! Elle est ornée d’un ruban qui me permet de flotter… Quelle sensation agréable ! Je me sens glisser, voler, virevolter !

La solitude commence à me guetter. Tout à l’heure j’ai eu la vision d’un voyage, d’une destinée. Je crois que je dois aller au sommet d’une montagne mais je n’ai pas tout compris alors j’erre un peu sans trop savoir quoi faire. Là-bas, à côté de ce grand pont cassé, il y a quelqu’un. Je crois qu’il est comme moi. J’ai un peu peur de l’approcher. Est-ce que c’est mon ami ? Je vais essayer de lui parler…

Lui et moi, nous avons réparé le pont. Je suis content qu’il soit là, je me sens moins seul. En plus, ce désert est vraiment immense. Nous avons sauvé des oiseaux tout à l’heure. Enfin, je crois que c’étaient des oiseaux. Maintenant nous sommes devant une forteresse effrayante. Les oiseaux nous invitent à monter sur eux.

Quelle joie ! Aujourd’hui, avec mon compagnon et les oiseaux, nous avons dévalée une pente à toute vitesse ! C’était incroyable, waouh ! Je me sens tellement bien ici, quel bonheur. Mais je sens que je dois continuer à avancer, le soleil se couche. La montagne n’est plus très loin. J’ai encore eu des visions.

J’ai peur. Il fait très sombre. Ce gros serpent de pierre me fait peur. Je l’ai vu dévorer un oiseau. Si nous avançons trop imprudemment, il va nous manger aussi. Qui sont ces serpents ? Nous n’avons rien fait de mal ! Il faut qu’on arrive en bas de cette grande descente coûte que coûte. Allez ! Courage ! Ensemble, nous allons y arriver. Les visions me disent de continuer…

Je nage. Ou alors je vole ? Un peu des deux sans doute. Cette tour est immense, mais avec mon compagnon nous arrivons à déjouer ses mécanismes. Mon ruban est tellement long que je peux voler longtemps maintenant ! Le sien aussi. Je crois qu’on est vraiment devenus amis tous les deux. On n’a pas besoin de beaucoup communiquer pour se comprendre. Un regard ou un geste suffisent.

La montagne, enfin. Le vent souffle fort et la neige tombe drue. Je l’avais vue dans la vision. Nous sommes gelés. Absolument gelés. On se serre pour se tenir chaud. Je n’ai plus la force d’avancer. Nous avons traversé tant d’épreuves… Nos rubans ont cédé sous le givre. Ça n’a plus d’importance, le sommet est juste là. Il faut y aller… Mon compagnon est tombé à présent. Je dois le relever. Il faut que je… Je… n’ai plus de… forces… … Je…

Suis-je mort ? Les géants de la vision ont semblé me sourire. J’ai l’impression de voler dans le ciel. Fini le sable, le froid. Je suis au Paradis, sûrement. Oui, c’est cela. Il y a même des dragons et des oiseaux, des cascades d’eau aussi. Et il est là. Mon compagnon. Mon ami. Mon frère. Le sommet est la fin du voyage. Non, attends ! Ne pars pas ! Reviens ! Reviens…

Le vent souffle sur le sable scintillant de ce désert aride. Tout est calme. Sous le soleil brûlant, je me réveille. Qui suis-je ?

Avis : Excellent

Critique : Vagrant Story Original Soundtrack

Avant-dernière grosse production de Square pour la PlayStation (avant Final Fantasy IX), Vagrant Story doit son statut de jeu culte à plusieurs raisons : ses graphismes en 3D qui poussent la 32 bits de Sony dans ses derniers retranchements, son scénario et ses protagonistes matures, ses systèmes de jeu riches et complexes le rendant peu accessible et lui ayant donné la réputation et l’aura d’un jeu difficile, son chara-design sublime et, ce qui nous intéresse ici, sa bande-son d’exception. Au service d’une ambiance hors du commun, elle témoigne de la complicité et de la complémentarité totale entre le réalisateur du jeu Yasumi Matsuno et son compositeur Hitoshi Sakimoto.

Tirant pleinement parti de sa 3D intégrale pour offrir des cadrages léchés et des mouvements de caméra saisissants, Vagrant Story fait preuve d’une mise en scène très élégante et cinématographique. En conséquence, Sakimoto fait donc tendre encore plus son style vers la musique de film. Poursuivre la lecture

Critique : Shadow of the Colossus Original Soundtrack

Certains créateurs se soucient peu de la musique qui viendra accompagner leur jeu. D’autres, au contraire, voient dans celle-ci, et même dans le son en général, un moyen supplémentaire de renforcer leur message. C’est normal : c’est ainsi qu’il existe des œuvres banales, aux intentions limitées, et des œuvres magistrales, mémorables par leur puissance.

Avec Shadow of the Colossus, Fumito Ueda a voulu créer un jeu indépendant de tout genre, motivé uniquement par les sensations qu’il procure. Ces sensations sont celles d’un héros naïf, parti terrasser seize redoutables colosses pour tenter de redonner vie à une jeune fille dont on ne sait si elle est morte ou simplement inconsciente, et si elle est l’amour de sa vie ou, peut-être, une simple sœur. Shadow of the Colossus est bien cela : une œuvre aux contours flous que le joueur remplit de son imagination et de son propre ressenti. C’est seulement lorsque la tension éclate, face à chacun des colosses, que surgit la musique symphonique somptueuse de Kow Otani.

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