En cette rentrée 2015, le petit monde des amateurs de musique de jeu vidéo frémit d’excitation. À l’heure où sont publiées ces lignes, le producteur allemand Thomas Böcker et son équipe des studios Merregnon s’apprêtent à présenter à Bonn, pour la première fois au monde, leur tout nouveau concert, Final Symphony II. Dans les semaines qui suivront, ils emmèneront ces partitions reprenant les musiques de Final Fantasy V, VIII, IX et XIII à Londres, puis au Japon, où elles seront présentées lors de concerts à guichet fermé. Un succès peu surprenant : Böcker est devenu un nom majeur de la musique de jeu depuis 2009 et son concert séminal Symphonic Fantasies, dont la qualité musicale ébouriffante avait fait l’effet d’une bombe. Pour l’occasion, nous nous proposons de revenir sur l’histoire et l’essence de cette révolution à travers un prisme bien particulier : celui de la relation complexe que la musique de jeu vidéo entretient avec la musique classique.
Depuis plusieurs années, la ville de Cologne est devenue le nouveau point de chute des amateurs de musiques de jeux vidéo. Cette année encore, l’organisateur Thomas Böcker nous a gratifié d’une nouvelle représentation du désormais culte Symphonic Fantasies, ainsi que d’un concert inédit intitulé East Meets West. Comme son nom l’indique, le but avoué du concert était de mélanger à la fois musiques de jeux japonais et occidentaux. Imaginez un peu : savourer la musique de Nobuo Uematsu, Yasunori Mitsuda et Masashi Hamauzu entre des compositions de Laura Karpman, Austin Wintory ou encore Richard Jacques. Ce programme des plus alléchants se devait de faire cohabiter les œuvres d’une dizaine de compositeurs d’horizons différents. Un défi à la hauteur du talent de Roger Wanamo et Jonne Valtonen, les arrangeurs des concerts Symphonic. Après quelques échanges détendus et agréables avec quelques compositeurs présents à l’évènement, les spectateurs prirent place, fin prêts à écouter le WDR Rundfunkorchester Köln sous la direction de Wayne Marshall. Poursuivre la lecture