« Revolutions », la chanson thème de Stormblood par Nobuo Uematsu

Le compositeur Nobuo Uematsu signe une fois de plus la chanson thème de la nouvelle extension de Final Fantasy XIV. Après « Dragonsong » pour Heavensward, la chanson de l’extension Stormblood, qui sortira le 21 juin prochain, se nomme « Revolutions ». Désormais coutumiers du fait, Susan Calloway interprète les paroles écrites par Michael-Christopher Koji Fox (responsable de la traduction anglaise du jeu), aidé cette fois par Banri Oda (créateur de l’univers du jeu). S’il n’est pas crédité dans la vidéo ci-dessus, il y a fort à parier que Tsutomu Narita soit, à l’instar des deux précédentes, l’orchestrateur de cette chanson. Petite précision avant que vous ne lanciez la vidéo : celle-ci contient des révélations majeures du patch 3.56. La prudence est donc de mise si vous n’en êtes pas arrivé à ce stade de l’aventure.

Lors du FanFestival à Francfort en février dernier, Uematsu expliquait que si « Dragonsong » se plaçait du point de vue des Dieux, « Revolutions » adopte quant à elle le point de vue d’un humain et que les paroles, outre le fait de dévoiler quelques indices sur l’histoire de Stormblood, parlent à la fois des forces et des faiblesses des êtres humains. Il en résulte une chanson plus énergique que son aînée, qui était plus douce et sereine. Le reste des musiques de l’extension seront majoritairement composées par Masayoshi Soken, et il est très probable qu’une bande originale soit prochainement annoncée.

Imeruat et Shiness : deux nouveautés chez Wayô Records

Deux nouveautés viennent enrichir le catalogue en ligne du label Wayô Records. La première d’entre elles n’est autre que Far Saa Far, troisième album d’Imeruat. Avec ce disque, le duo porté par Mina et Masashi Hamauzu continue son exploration musicale en intégrant du chant en japonais et en aïnou mais également en français et en orok, une langue parlée par un très petit nombre de personnes dans l’île de Sakhaline (Russie) et les îles de Hokkaidō (Japon). La chanteuse Mina s’essaie même pour la première fois à la composition avec la piste « Pororororororo », dont vous trouverez le clip ci-dessous. L’album est disponible à l’achat en cliquant ici.

La deuxième nouveauté du label est cette fois une exclusivité, puisqu’il s’agit de la bande originale du jeu Shiness: The Lightning Kingdom, développé par le studio français Enigami. Les 74 pistes de ce double-album ont été composées par Hazem Hawash, également co-fondateur du studio. Notons également la présence de Hiroki Kikuta en tant que co-compositeur du morceau « Promised Heart – Summer » mais aussi de la chanteuse française Mioune sur « Maherian Dreams ». Plusieurs extraits de la bande originale sont disponibles ci-dessous et l’album peut être commandé sur le site de Wayô à cette adresse. Vous pouvez également opter pour le format numérique via iTunes, Amazon ou Google Play.

https://soundcloud.com/shiness

Critique : NieR: Automata Original Soundtrack

Attendue au tournant : c’est sans doute en ces termes que l’on pouvait le mieux résumer la bande originale de NieR: Automata, si ce n’est le jeu tout entier d’ailleurs. Keiichi Okabe et l’équipe de Monaca avaient eu bien du mal à capitaliser sur la réussite de NieR dans Drakengard 3, dont la musique était d’une bien grande fadeur. Qu’ils se rassurent : avec NieR: Automata, ils sont de retour dans une forme olympique. L’album de la bande originale, comptant trois disques, est sorti tout récemment.

Keiichi Okabe et Keigo Hoashi reprennent leur rôle de compositeurs principaux, et sont accompagnés cette fois-ci de Kuniyuki Takahashi. Le jeu nous transporte encore une fois dans un univers profondément mélancolique : celui d’un futur lointain où la Terre, désertée par les humains, est le vrai-faux champ de bataille des androïdes envoyés par ces derniers contre les robots servant d’armée à des envahisseurs extraterrestres. Pour accompagner les grands moments de cette guerre, la bande originale présente un certain nombre de thèmes d’action grandiloquents, le plus souvent d’inspiration orchestrale et enrichis de chœurs qui ne font qu’en décupler l’intensité, mais qui s’avèrent en fin de compte être les moins intéressants. Certes toujours très bien composés, et avec des reprises mémorables du premier épisode, ils n’ont pourtant pas la beauté et la poésie qui habitent les thèmes d’exploration et des cinématiques ; ceux qu’on entend le plus souvent, et qui restent le plus durablement en tête.

Portages et localisations : les drôles de mutations de la musique de jeux (partie 1)

Avant-propos

Parti d’une question en apparence simple (« pourquoi, parfois, la musique change ? »), mais qui cachait en fait bien son jeu, cet article s’est rapidement retrouvé affublé d’annexes tentaculaires et sans rapport les unes avec les autres. Aussi a-t-il semblé judicieux d’isoler les différentes parties désormais devenues trop longues pour en faire des sujets à part entière. En outre, certains cas nécessitant une enquête plus délicate et approfondie, donc plus de temps de préparation, la suite de cet article ne sera pas publiée tout de suite.

Peu abordée, la question de la localisation géographique des jeux s’avère être, aujourd’hui encore, un sujet difficile à étudier. En effet, nous sommes en toute logique habitués à une vision de certains produits culturels qui semble inaltérable, et l’idée même de se les procurer sur d’autres continents (ou sur d’autres supports, dans une moindre mesure) pour les comparer semble souvent aussi saugrenue que compliquée à réaliser. Hors, si de nos jours le respect de l’oeuvre originale devient de plus en plus important à mesure que les développeurs, comédiens de doublage, musiciens etc. parlent de leur travail et de leurs intentions, pendant longtemps le choix nous était rarement laissé par rapport aux versions qu’on nous servait, lesquelles réservaient parfois quelques surprises. La traduction est évidemment en première ligne des éléments trop librement adaptés, et à l’origine de certains couacs aujourd’hui légendaires. Mais, étrangement, la musique est elle aussi loin d’être en reste. Et si nous choisissons aujourd’hui de vous en esquisser un portrait, hélas encore incomplet et peuplé de zones d’ombres, c’est parce que la longue histoire des altérations musicales dans la localisation des jeux est bien plus importante que ce qu’on peut imaginer, tout en étant représentative de plusieurs questions et évolutions fondamentales qui ont changé ce média et sa perception entre les années 80 et aujourd’hui.