End of Eternity Original Soundtrack

Critique de Clément

Pistes coup de cœur :
The truth – Freud Remnants – Red Hot Choi Polis

Encore un travail pour Motoi Sakuraba qui n’en finit plus d’empiler les OST depuis quelques temps, même si cette fois, Kôhei Tanaka vient l’épauler. Fort d’un gameplay original, End of Eternity nous offre des musiques intéressantes et plutôt cohérentes ingame, mais dont l’écoute pure est plus douloureuse. La raison est simple : il y a beaucoup de pistes. Ce ne serait pas gênant si elles étaient toutes différentiables les unes des autres… mais c’est loin d’être le cas ici. Deuxième souci, chaque thème est présent en deux versions (!), rendant l’écoute très rébarbative. Les rythmes et les sonorités de chaque piste étant très similaires, il devient vraiment difficile de repérer quelque morceau un tant soit peu au-dessus du lot. Il y en a, malgré tout ! « Freud Remnants », par exemple, est accompagnée d’une flûte très légère et contemplative qui n’est pas sans rappeler d’anciens travaux de l’artiste. « Dangerous Attraction » et « Red Hot Choi Polis », les deux musiques du donjon caché, font plus penser à de l’impro’ non-stop et sont par conséquent très entraînantes. Le peu de renouvellement des instruments nous évite néanmoins l’overdose de cuivres, et ça, ça n’a pas de prix.

Derrière tant de sons mécaniques se faufilent quand même ça et là quelques douceurs accoustiques signées Tanaka. Des envolées magistrales de « The truth » aux passages guillerets de « Upper World », nos oreilles prennent un peu de répit. Ha, des violons ! Des guitares ! Ho, des flûtes ! Ouf, on souffle. Quelques pistes sont même très enjouées, comme « Home sweet home », par exemple. Un contraste saisissant et salvateur comparé à la rigidité globale de Sakuraba. Malgré tout, les compositions de Tanaka s’assombrissent peu à peu car, la plupart accompagnant des scènes cinématiques, il fallait bien s’adapter au ton plus ténébreux qui s’empare du jeu. D’ailleurs, ses morceaux sont très courts et ne dépassent guère les deux minutes. Dommage alors que la répartition du travail n’ait pas été un peu plus homogène entre les deux compositeurs ; on aurait sûrement eu de bonnes surprises avec des musiques de Tanaka en combat, j’en suis sûr ! Une OST au final assez originale, tant par sa longueur indécente que son découpage net entre les deux musiciens. Parfaitement efficace dans le jeu, mais un peu lourde pour une écoute « classique ».

Appréciation : Bon