Critique : Piano Opera Final Fantasy I/II/III

Redécouvrir tous les premiers Final Fantasy par le piano, quelle belle promesse faite par Nobuo Uematsu et Hiroyuki Nakayama en cette année de 25e anniversaire de la série. Il suffit d’écouter les premières notes du « Prelude », forcément placé en ouverture, pour être pris dans la magie des mélodies simples des trois épisodes fondateurs.

La sélection des morceaux n’est pas forcément originale et l’on retrouve nécessairement les thèmes principaux des trois jeux, mais l’ensemble est cohérent et efficace. C’est que Nakayama, aussi bon arrangeur que pianiste, a réussi à se détacher juste ce qu’il faut des pistes originales pour qu’elles soient plus longues et, surtout, plus narratives. « Matoya’s Cave », pour ne citer qu’elle, débute par quelques notes pesantes qui s’allègent lentement, la mélodie se glissant délicatement avant de soudain s’envoler, s’adoucir de nouveau, puis reprendre avec une élégance folle… Des modulations toujours bienvenues, aussi prévisibles soient-elles parfois, permettent de ne jamais se lasser. La première piste dévoilée, « The Rebel Army » de FFII, reste exemplaire en ce sens.

Deux pots-pourris viennent illustrer plus justement encore ces changements permanents, même si les transitions sont plus poussives. Celui des villages arbore les mélodies irréprochables d’Uematsu dans une suite un peu décousue, alors que celui des combats conserve très bien son élan d’énergie du début à la fin.

Mais dans l’album en général, malgré la robe unique du piano, on peut noter que l’esprit de chaque jeu est mystérieusement présent : l’héroïsme aventureux du premier, les moments plus calmes voire dramatiques du deuxième et le mystère presque méditatif du troisième. Les reprises de FFIII sont certainement les plus touchantes et délicates : « The Boundless Ocean », rêveuse comme au premier jour, est alors suivie d’une « Crystal Cave » ombragée, malicieuse même. Puis Nakayama réunit toutes les émotions du voyageur dans cette merveilleuse « Eternal Wind », paisible, liquide, dansante.

C’est là toute la magie de ce premier Piano Opera… Les thèmes d’Uematsu sont toujours aussi justes et les arrangements les déploient avec une originalité aussi mesurée que ravissante. Espérons que l’approche fera aussi le succès du Piano Opera Final Fantasy IV/V/VI !

Jérémie

Avis : Très bon

Coups de cœur :

  • Main Theme (FFI)
  • Matoya’s Cave
  • Eternal Wind